De la rupture du couple conjugal aux remaniements des liens familiaux


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État de publication: Publiée (2011 )

Titre du livre: Précarité et éducation familiale

Éditeur: Erès

Lieu: Toulouse, France

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Intervalle de pages: 50-58

Résumé: Dans les années 1970, les notions de « familles brisées » et de « familles non intactes » faisaient partie du vocabulaire courant pour désigner les familles confrontées à une rupture du couple conjugal. La connotation négative qui se cache derrière de tels termes reflète bien la perspective pathologique dans laquelle le divorce et la séparation ont été appréhendés, pendant plusieurs décennies (Liberman, 1979). Selon cette approche, relativement déterministe, la dissolution des liens conjugaux entraînerait de fait la dissolution des liens familiaux. La séparation représenterait pour l’enfant une épreuve, un événement anormal et traumatique qui engendrerait des pertes et aurait des effets délétères sur son développement. Cette perspective dysfonctionnelle est alimentée par une focalisation des recherches sur le maintien du lien mère-enfant après la rupture comme si, seule, cette figure parentale avait une place à conserver auprès de ce dernier. En effet, suite à une séparation, la mère bénéficie de la « garde exclusive » de l’enfant dans 85 % des cas. Ce positionnement sociétal et juridique a incité les sciences humaines et sociales à délaisser progressivement le rôle paternel pour étudier principalement les liens mère-enfant dans le cadre des « familles monoparentales ».

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