Regard sur la liberté universitaire : engagements sociopolitiques de l’intellectuelle et de l’intellectuel


Article de revue

Contributeurs:

État de publication: Publiée (2018 Décembre )

Nom de la revue: SPULien

Volume: 14

Numéro: 2

Intervalle de pages: 5

URL: http://spul.ulaval.ca/wp-content/uploads/2018/12/Bulletin_SPULien_Decembre2018-WEB2.pdf

Résumé: Je suis professeure titulaire de didactique des sciences à la Faculté des sciences de l’éducation. Lors de mes études doctorales, j’ai analysé la façon par laquelle des étudiantes et étudiants de sciences s’approprient la controverse autour des effets sanitaires de l’utilisation des téléphones cellulaires. Au fil des ans, j’ai développé un programme de recherche dont la visée est double : d’une part, éclairer les façons par lesquelles des étudiants et futurs enseignants de sciences attribuent des rôles aux citoyennes et citoyens, aux gouvernements et aux scientifiques relativement à la gestion de controverses environnementales et sanitaires actuelles. D’autre part, documenter les capacités citoyennes de mobilisation et de production de savoirs. Mes réflexions concernent aussi les façons par lesquelles l’expertise est discursivement construite ou minée dans le cadre de la judiciarisation de questions environnementales épineuses. Depuis 2012, je me suis notamment intéressée à la qualité de l’air dans la ville de Québec de même qu'à l’A aire Maillé. J’apporterai ici quelques précisions pour la gouverne des lectrices et lecteurs au sujet de ces deux questions vives. Depuis 2012, en de multiples occasions et de différentes manières, des citoyennes et citoyens de la ville de Québec ont exprimé leurs préoccupations au sujet de la poussière métallique provenant du Port de Québec, des composés organiques volatils relâchés par l’usine Anacolor et des fumées de l’incinérateur de la ville. En janvier 2016, un juge a ordonné à la professeure associée Marie-Ève Maillé, de l’UQAM, de remettre ses matériaux de recherche à une compagnie d’éolienne. Malgré l’ordonnance du juge, la professeure a protégé la confidentialité des participantes et participants à sa recherche. En mai 2017, au terme de ce qui est devenu une saga judiciaire médiatisée, le juge s’est rétracté. Au cours des six dernières années, j’ai assisté à des consultations et à des assemblées citoyennes publiques, ainsi qu’à des audiences en Cour supérieure et au Tribunal administratif du Québec. J’ai écrit des textes théorisés dans la presse généraliste. J’ai accordé quelques entrevues : radio, presse écrite, émissions d’a aires publiques. Par ailleurs, j’ai écrit un livre destiné aux personnes intéressées par la question des capacités citoyennes et rédigé une lettre cosignée par plus de 200 chercheures et chercheurs. L’intention de cette lettre était à la fois de soutenir la chercheure Maillé et de souligner l’importance de la protection de la confidentialité des données de recherche.

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