Le 27 janvier 2017
Les filles se percevraient moins talentueuses que les garçons lorsqu'elles n'ont que six ans, selon un groupe de chercheurs américains. Une étude menée auprès de 400 enfants révèle que les enfants identifiaient leur genre comme étant « intelligent », mais qu’une année plus tard, on notait des différences entre les sexes. Les filles ont alors eu tendance à choisir en plus grande proportion le genre masculin comme étant associé à l’intelligence. Des inégalités ressenties par les filles de 6 ans susceptibles d’avoir des répercussions tout au long de la vie.
L’article Gender stereotypes about intellectual ability emerge early and influence children’s interests publié dans la revue Science (puis relayé par la BBC dans l’article Girls lose faith in their own talents by the age of six) présente l'étude menée auprès de jeunes de cinq, six et sept ans. Les enfants étaient placés dans différentes situations où ils devaient faire des choix. Par exemple, les enfants ont lu une histoire sur quelqu'un qui est « vraiment, vraiment intelligent » sans que le genre du protagoniste soit clairement identifié. À l'âge de cinq ans, les garçons optaient pour un protagoniste masculin et les filles pour un féminin environ 75 % du temps. Un an plus tard, les choix des garçons étaient similaires, toutefois les filles étaient plus nombreuses à opter pour un protagoniste masculin.
Dans un autre scénario, des groupes d'enfants ont joué un jeu de société. Pour certains participants, le jeu était identifié « pour les enfants qui sont vraiment, vraiment intelligents » et pour d'autres, il a été présenté « pour les enfants qui essaient vraiment, vraiment dur ». Les filles de six et sept, comme les garçons, ont apprécié le jeu où l’on doit « essayer vraiment dur », toutefois, elles ont été moins nombreuses que les garçons à apprécier le jeu pour les enfants intelligents.
Selon les chercheurs, l'exposition aux médias, aux enseignants, aux parents et aux autres enfants serait susceptible d’influencer le choix des jeunes filles. Il serait culturellement accepté que l’intelligence est un attribut majoritairement masculin. Pour les chercheurs, ces différences entre les genres, en apparence anodines, peuvent avoir un effet boule de neige sur les trajectoires professionnelles des filles. Les jeunes filles de l’étude n’ont pas l’âge de faire un choix de carrière, toutefois, elles font des choix d’activités parascolaires qui peuvent influencer leur parcours académique.
Pour la Fawcett Society du Royaume-Uni qui fait campagne notamment sur l'écart de rémunération entre les sexes, les différences précoces - bleu et superhéros ou rose et princesses - font partie du problème. Leur rapport Sounds Familiar? souligne qu’au Royaume-Uni, le nombre de femmes diplômées universitaires a dépassé le nombre de diplômés masculins dans les années 1990 et que les filles réussissent mieux que les garçons à l'école, et ce, depuis 1988. Malgré cela, seulement 40 % d'entre elles ont déclaré que leurs matériels scolaires représentaient les femmes également aux hommes. Selon le rapport, les stéréotypes sexistes sont omniprésents dans tous les domaines de la vie des jeunes femmes. Elles sont exposées à des normes de genre dès leur plus jeune âge et à partir d'un large éventail de sources; dans les médias, au sein de leur famille et à l'école, influençant leurs choix de matières et d’activités et ayant des répercussions négatives sur leur vie quotidienne et leurs chances dans la vie.
À la suite de la publication récente de deux articles sur l'enseignement explicite dans les Cahiers pédagogiques, le réseau PÉRISCOPE a partagé ces contributions sur ses réseaux sociaux - d'abord l'article de Stéphane Allaire, puis celui de Philippe Meirieu. En réponse à l'intérêt suscité par ces publications, nous avons préparé une analyse qui croise les perspectives de ces deux chercheurs. Notre article examine comment, malgré leurs contextes différents, leurs analyses convergent sur plusieurs points fondamentaux concernant l'enseignement explicite et ses applications. Suivre ce lien.
Dans la foulée du colloque du réseau PÉRISCOPE lors du congrès de l'ACFAS 2024, ce livre blanc examine les tensions actuelles dans les rapports aux savoirs des agent·es du système éducatif québécois. Suivre ce lien.
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Le tutorat par les pairs est un dispositif complémentaire pour soutenir les apprentissages des élèves, en place depuis le XIXe siècle. Des élèves ayant maîtrisé un contenu aident leurs pairs, bénéficiant ainsi tous deux du processus : le tutoré développe ses connaissances, et le tuteur consolide les siennes. Ce dispositif flexible et peu coûteux peut contribuer à réduire les inégalités et à améliorer la motivation, la littératie, la numératie et les compétences socioaffectives. Pour être efficace, le tutorat doit s’inscrire dans la durée, se faire en petits groupes ou en individuel, et inclure un suivi des tuteurs. Des ressources et outils sont disponibles via le réseau PÉRISCOPE pour soutenir les enseignants dans sa mise en œuvre. Suivre ce lien.