Rapports aux savoirs et système éducatif québécois : des tensions surmontables ?

 Le livre blanc « Rapports aux savoirs et système éducatif québécois : des tensions surmontables ? » examine les tensions potentielles entre des agent·es du système éducatif québécois dans le contexte de la mise en œuvre de la Loi 23 et de la création d'un Institut national d'excellence en éducation (INEE). L'ouvrage explore les rapports aux savoirs d'élèves, d'enseignant·es, des formateur·trices d'enseignant·es, d'agent·s d'interface, de directions d'école, de chercheur·es et de comités d'engagement pour la réussite des élèves (CERE).

Le document s'appuie sur trois axes principaux pour analyser les rapports aux savoirs :

• Axe épistémologique: constitution du savoir, sa légitimité et ses modes de production.
• Axe axiologique: valeurs associées au savoir et finalités éducatives.
• Axe praxéologique: mise en pratique du savoir et actions concrètes.

La démarche méthodologique comprend l'utilisation de l'intelligence artificielle générative (IAG) pour analyser les données issues d'un colloque sur les rapports aux savoirs, suivie d'une validation humaine des synthèses produites. L'analyse s'appuie sur la théorie de l'activité (CHAT) pour identifier les tensions entre différents agent·es du système éducatif.

L'ouvrage met en évidence des tensions associées à deux visions :

1. Vision autoritaire: les savoirs sont perçus comme venant d'une instance supérieure.
   • Axe épistémologique: tensions entre différents agent·es concernant la nature et la légitimité des savoirs, ainsi que la standardisation des pratiques.
   • Axe axiologique: tensions entre les valeurs éducatives et les pressions de performance, ainsi qu'une conception hiérarchique de l'organisation qui dévalorise les savoirs d'expérience.
   • Axe praxéologique: tensions entre les exigences ministérielles et la marge de manœuvre des directions d'établissement, ainsi que les visées des enseignant·es et les rôles des agent·es d'interface.
2. Vision démocratique: l'accent est mis sur la coconstruction des savoirs et la collaboration.
   • Axe épistémologique: tensions entre les conceptions des agent·es quant aux rôles exercés.
   • Axe axiologique: tensions concernant la valeur des outils et instruments dans la réussite scolaire.
   • Axe praxéologique: tensions quant à la disponibilité et à l'usage des outils par différents agent·es.

En conclusion, l'étude constate de fortes tensions entre la standardisation et la contextualisation, la performance et l'apprentissage significatif, et l'intégration des technologies numériques et de l'IA. Pour surmonter ces tensions, l'ouvrage suggère de promouvoir une vision inclusive et plurielle des sciences de l'éducation et de valoriser les différents rapports aux savoirs des agent·es du système éducatif. L'objectif est de contribuer à un système éducatif plus démocratique, juste et équitable, adapté aux réalités du XXIe siècle.