L’interaction entre étudiants : frein à la formation à distance ou voie vers la réussite?


Rapport

Contributeurs:

État de publication: Publiée (2015 )

Type de rapport: Rapport de recherche

Titre de la collection: .

Institution: Téluq

URL: https://r-libre.teluq.ca/1897/1/Rapport%20Final%2030oct2015.pdf

Résumé: Alors que la formation à distance (FAD) se développe fortement depuis une vingtaine d’années et permet d’accroître l’accessibilité de l’enseignement supérieur, la persévérance des étudiants et la qualité de leurs apprentissages demeurent problématiques. En effet, les interactions entre pairs qui semblent susceptibles d’avoir un impact positif sur l’engagement dans la formation ne sont pas souhaitées par une majorité des apprenants en FAD. Dès lors, dans quelle mesure l’incitation aux échanges voire au travail entre pairs est-elle pertinente en FAD ? Afin d’éclairer cette question, nous avons recensé et analysé les dispositifs technopédagogiques canadiens encourageant l’interaction à distance dans le cadre de l’enseignement supérieur. Notre méta-analyse porte sur 60 études publiées entre janvier 2005 et décembre 2014 et permet de dégager différentes typologies : - Une typologie des dispositifs fondée sur leurs objectifs qui distingue ceux visant à créer un contact entre des personnes géographiquement éloignées, ceux ayant pour but la création de liens sociaux susceptibles de favoriser la persévérance, ceux dont l’objectif est la diversification des situations d’apprentissage et ceux encourageant le développement de compétences par l’échange sur les pratiques professionnelles. - Une typologie des interactions entre apprenants en fonction des objectifs visés qui propose trois motifs d’interaction : le premier motif d’interaction est la création de lien social; le second correspond à la construction des connaissances; le troisième est relatif à l’organisation et la gestion du travail collaboratif à distance. - Une typologie du rapport des apprenants à l’interaction qui précise trois types de comportements : l’indifférence liée à un manque d’intérêt pour l’interaction; l’exploration suscitée par la volonté de se familiariser avec l’environnement et le mode de formation; l’implication visant l’entraide et la collaboration. - Une typologie des problématiques de recherche dans le domaine qui identifie quatre grandes questions de recherche, mais aussi souvent d’intervention : celles questionnant l’impact de l’interaction médiatisée sur la persévérance en FAD; celles interrogeant la contribution des échanges entre pairs à l’apprentissage; celles s’intéressant aux usages et appréciations des technologies de communication par les étudiants; celles relatives à la construction des communautés en ligne. Ces études confirment que l’interaction et le travail collaboratif constituent des défis pour les apprenants. Cependant, elles démontrent que lorsqu’ils y parviennent, les étudiants tirent une certaine satisfaction des liens sociaux noués avec leurs pairs voire des apprentissages ainsi réalisés. Alors qu’ils sont souvent habitués à un modèle transmissif, il semble nécessaire de présenter aux étudiants les défis et avantages de l’apprentissage collaboratif et de les former à ce dernier afin qu’ils adaptent leurs attentes et pratiques. Pour ce, le rôle de l’enseignant paraît déterminant et indispensable en vue du développement d’une pensée réflexive et d’activités collaboratives entre les apprenants. Il pourrait donc être recommandé de former les organisateurs et intervenants dans de tels dispositifs à l’animation de groupes virtuels et la mise en œuvre de situations instrumentées d’apprentissage authentique. En effet, les opportunités d’interaction ne semblent saisies que lorsqu’elles sont nécessaires à la réalisation d’activités concrètes. En dépit des contraintes générées par ce cadre, l’apport des interactions est alors perçu et apprécié, l’apprentissage souhaité se réalise en passant par la construction d’une communauté.

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