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État de publication: Publiée (2022 )
Nom de la revue: Nouvelles pratiques sociales
Volume: 32
Numéro: 2
Intervalle de pages: 20-45
URL: https://id.erudit.org/iderudit/1085511ar
Résumé: Les approches biographique (AB) et narrative (AN) ont connu des développements autonomes. Leurs origines respectives se situent dans la recherche en sciences humaines et sociales pour l’une et dans l’intervention sociale pour l’autre. Il nous est toutefois apparu qu’une comparaison de leurs contributions pourrait se révéler fructueuse tant pour la recherche que pour l’intervention sociale. Un examen de leurs convergences, sans pour autant délaisser leurs spécificités, concrétisées par leurs divergences, permettrait un enrichissement mutuel et un potentiel décuplé de possibilités pour les deux types de pratiques que sont la recherche et l’intervention sociale auxquelles nous ajouterons la formation. C’est le défi que nous avons voulu relever, avec les auteur.e.s qui ont apporté leur contribution au Dossier et aux Échos de pratique. L’approche biographique permet de regrouper un grand nombre de pratiques et d’appellations, transitant historiquement du récit de vie en tant que technique de collecte de données en recherche – en passant par l’histoire de vie, l’(auto)biographie – vers le développement progressif d’une méthodologie autonome en sciences humaines, sociales et éducatives qui se met aujourd’hui au service de trois principales finalités : la production de connaissances (recherche), l’amélioration du vivre individuel et collectif (intervention) et, enfin, la mise en forme de soi (formation). L’approche narrative avec des individus et des familles, de son côté, est définie de manière succincte par White et Epston (2003) comme « Une thérapie du raconter ». Par contre, cette définition n’englobe pas l’approche narrative collective qui vise plutôt à accompagner des communautés aux prises avec de la souffrance sociale ou un vécu traumatique (intervention) pour lesquels la thérapie n’est pas souhaitable ou n’a pas de référence culturelle (Denborough, 2012). Dans les deux cas, l’intervention cible le discours de personnes souffrant de l’internalisation d’un problème qui produit de l’aliénation et accompagne la personne, les groupes ou communautés concernés dans la recherche d’une alternarration potentiellement émancipatrice. Depuis ses débuts, les fondateurs et les tenants de l’AN travaillent à développer, enrichir et évaluer ses assises théoriques et à les traduire dans des pratiques d’intervention qui inscrivent les histoires de problème dans leur contexte culturel, historique et relationnel (recherche). Ils sont aussi animés par l’importance de diffuser et de partager les idées narratives pour les faire évoluer (formation). Dans ce qui suit, nous nous proposons de développer brièvement quelques-uns des grands thèmes qui étayent ces contributions. Nous débutons avec une énumération des convergences et spécificités de chaque approche, eu égard à leurs finalités. Suivent l’enjeu de l’élaboration de dispositifs axés sur la production de sens qui scelle le caractère clinique des deux approches, la question des positions respectives des protagonistes dans chaque approche et, enfin, l’enjeu double de la réarticulation de la temporalité et l’édification d’un monde meilleur en tant que retombées des processus biographique et narratif.
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