Le troisième panel de la cinquième série des Panels en réseau, qui a eu lieu le 27 avril 2023, a marqué la rencontre la plus récente du réseau PÉRISCOPE permettant de faire le point sur la pratique de la rétroaction par les pairs. Pour l’occasion, le panel accueillait les participant·es suivant·es : Sophie Nadeau-Tremblay, projet L’ÉCRAN (FRQSC); Mélanie Bellemare de la FSE-CSQ; Nicole Monney de l’UQAC, projet REPAIR (CTREQ / CSS des Laurentides / UQAC / UQO); Cynthia Prévost, enseignante au Collège des Compagnons (classe PROTIC); et Audrey Carrier de l’organisme Diplôme avant la Médaille (DAM). Thérèse Laferrière, chercheuse principale du réseau PÉRISCOPE, a guidé cette rencontre.
Chacun des panélistes a présenté son projet ou bien sa pratique actuelle concernant la rétroaction par les pairs. Mme Nadeau-Tremblay a tout d’abord rapporté les premiers résultats concernant une étude récente du projet L’ÉCRAN proposant à des jeunes du primaire d’offrir de la rétroaction écrite à leurs pairs à l’aide de la plateforme du Knowledge Forum (KF). Les différents échafaudages proposés par la plateforme ont permis aux élèves d’offrir de bonnes rétroactions qui incluaient des propositions d’amélioration ou de nouvelles stratégies à adopter.
Mme Bellemare a ensuite enchaîné en présentant deux cahiers qui ont été coécrits par la FSE et le réseau PÉRISCOPE afin de soutenir la rétroaction par les pairs. Le premier cahier est un guide du praticien·ne qui propose une marche à suivre pour l’enseignant·e qui souhaite ajouter la rétroaction par les pairs à sa pratique, on encore perfectionner sa façon de faire en la matière. Le deuxième cahier est en appui au premier et est composé de fiches-guides permettant de lister les éléments-clés à tenir en compte pour l’enseignant·e, l’élève donneur de rétroaction et l’élève receveur de rétroaction. Il est d’ailleurs possible de consulter ces documents à partir du lien suivant (Voir les deux liens « Cahier pour les praticiennes et les praticiens » et « Fiches »).
Mme Monney a enchaîné en nous partageant les résultats préliminaires du projet REPAIR (RÉtroaction par les PAIRs) qui avait les objectifs principaux suivants : 1) Préciser les conditions de rétroactions constructives en temps réel et en différé, en présence et en ligne dans le cadre d’un entraînement au tutorat entre pairs au primaire ou au secondaire, incluant de l’éducation des adultes et de la formation professionnelle; 2) Cerner l’apport de ces rétroactions par les pairs sur les apprentissages, sur les liens sociaux et sur la façon de percevoir l’évaluation; et 3) Proposer des avenues inexplorées sur la façon d’exploiter plus efficacement ce mode d’évaluation formative des apprentissages. Elle a également pu exposer cinq modèle différents de tutorat observés pendant le projet.
La discussion s’est poursuivie avec le témoignage de Cynthia Prévost qui a partagé son expérience de la rétroaction par les pairs qu’elle pratique dans ses classes. Elle rappelle l’importance de deux préparations à faire avant de se lancer dans la pratique de la rétroaction comme telle : la préparation de l’enseignant·e et la préparation de la classe. Elle précise (et confirme) encore l’importance du développement des habiletés socioémotionnelles des élèves pour les soutenir dans cette pratique, élément mentionné à maintes reprises par les panélistes de la rencontre. Mme Prévost ajoute que la pratique de la rétroaction est même intégrée à la routine de ses classes, ce qui soutient une bonne pratique de la rétroaction.
Finalement, Mme Carrier a partagé les réflexions de DAM concernant la rétroaction par les pairs que les membres de l’organisation souhaiteraient ajouter à leur offre de services. En effet, actuellement, DAM propose un service de tutorat dont les tuteur·rices sont des élèves plus âgé·es que les élèves tutoré·es (tuteur·rices qui sont des élèves du cégep et de l’université ou des employés de DAM). Elle a également indiqué les deux options que l’organisme considère : 1) Proposer aux élèves de 5e secondaire du programme PEI de faire du tutorat pour leurs pairs pour les heures de bénévolat qu’iels ont à faire; et 2) Proposer un pairage tuteur·rice - tutoré·e au sein d’une même équipe de sport (puisque DAM utilise le sport comme levier d’intervention).
Le panel s’est terminé avec une période d’échange entre les panélistes et les personnes invitées à y assister. Plusieurs observations et questions pertinentes pour orienter la suite de la réflexion sur la rétroaction par les pairs ont pu alors être soulevées. Il a ainsi été discuté des conséquences de la rétroaction sur le stress et l’anxiété des élèves (et même des enseignant·es), de la manière dont il fallait partager les informations concernant la rétroaction afin que tous les enseignant·es aient le désir d’en faire et l’opportunité d’en tirer les avantages qu’il convient ainsi que la place de la rétroaction par les pairs au sein même de la formation des futur·es enseignant·es.
Voici la bande-annonce du panel :