Le 27 janvier 2022 a eu lieu la 1e séance de la 4e série des Panels en réseau sur les inégalités/iniquités éducatives au temps de la Covid-19 sur les inégalités/iniquités éducatives au temps de la Covid-19, laquelle portait sur les activités et ressources pour le codesign de programmes de tutorat par les pairs (TuToP). Thérèse Laferrière (chercheure principale, réseau PÉRISCOPE) et Bardo Rangel (assistant de recherche et doctorant UL) ont présenté un résumé des réflexions autour des formes et tendances du tutorat par les pairs. Ces réflexions étant le fruit des discussions qui ont eu lieu depuis octobre 2021 entre le GIS-2iF et le réseau Périscope. Caroline Marion (postdoctorante à l'Université Laval sur le mieux-être des jeunes, conceptrice-formatrice du Programme Mieux-être de l'UQTR et chercheure sur le transfert de connaissances en milieu de travail) nous a présenté un guide pratique et des éléments de précision sur la rétroaction par les pairs.
Durant la séance, Bardo Rangel expose ainsi les motifs qui ont rassemblé le GIS-2iF et le réseau Périscope : la perturbation du climat scolaire, le décrochage des élèves lors de l’enseignement en ligne et les facteurs hors du contrôle de l’enseignant·e (biologiques, sociaux, sociologiques et psychologiques). La piste d’explorer la contribution du tutorat par les pairs à la réussite scolaire avait été repérée par le Comité directeur du réseau. Les participant·es aux rencontres franco-québécoises ont évoqué plusieurs axes de réflexion : la collaboration et les attentes vis-à-vis du tutorat par les pairs, le rôle des acteur·es et la participation des jeunes, des pistes d’action envisageables comme la création de communautés d’apprentissage et de pratique en réseau, des classes d’apprentissage actif et l’utilisation de technologies collaboratives.
Thérèse Laferrière présente quelques extraits de la présentation de Christelle Robert Mazaye lors de la dernière rencontre avec le GIS2if en date du 7 janvier 2022, notamment la distinction entre le tutorat spontané et structuré ainsi que les forces et les défis identifiés lors des échanges. De plus, les axes des discussions qui ont intéressé les participants ont été les suivants : l’engagement des acteur·es, la prise de risques, la gestion de l’incertitude, etc. De possibles pistes de recherche ont été évoquées concernant le recours au tutorat par les pairs et les obstacles prévisibles à l’implémentation de telles formes dans différents contextes. Madame Laferrière propose à cet effet d’avancer du côté pratique au regard de l’importance d’engager le dialogue avec des partenaires (bibliothèques, syndicats de l’enseignement, organismes communautaires, diplôme avant la médaille, Réussite Montréal, etc.). Elle rappelle le document cadre pour un effort concerté en la matière préparé par le réseau PÉRISCOPE en juin 2021 et qui se trouve sous ce lien.
Pour sa part, Caroline Marion aborde les résultats issus d’une recension des écrits au sujet de la rétroaction par les pairs et présente un cahier pratique axé sur le quoi, le comment et le pourquoi de cette activité collaborative. Les textes recensés font d’ailleurs état de la croissance des recherches réalisées sur le thème au cours des dernières années et d’une pertinence accrue de la rétroaction par les pairs en contexte d’inégalités engendrées par la pandémie. Elle identifie les conditions qui optimisent de celles qui réduisent l’apport de la rétroaction par les pairs et les présente au travers de trois composantes transversales à l’activité (formative, interactive et réflexive).
Les panélistes Alain Fortier et Audrey Raynault y vont de leurs suggestions sur ce qui peut être fait, comment doser la rétroaction par les pairs, mais également sur l’éthique nécessaire à sa mise en place, le besoin de sensibilisation des apprenant·es et des parents, les manières de former à la rétroaction par les pairs, les formes plus structurées à favoriser, le rôle du numérique, le gain de temps à investir, les représentations des enseignant·es autour du tutorat, la rentabilité du temps imparti, les nouvelles tâches que les enseignant·es récupèreraient, les façons de réduire les inégalités et le potentiel du TuToP pour évaluer les performances communicatives des élèves.
Ainsi, tant du côté des recherches susceptibles d’informer la prise de décision que de celui des pratiques exemplaires, le travail est avancé et le temps est venu d’approcher des partenaires à des fins de passage à l’action réfléchie.
La bande-annonce de ce panel, sachant que la version complète de la présentation est accessible uniquement aux membres, est accessible ci-dessous: