Panels en réseau Série 2: Restrictions, résistance et résilience - résumé et bande-annonce


Le 5 novembre 2020 a eu lieu la troisième séance de la deuxième série des Panels en réseau sur les inégalités/iniquités éducatives au temps de la Covid-19. Les panélistes invité·e·s sont Francine Julien-Gauthier, Jean-Philippe Després, Thatsana Phenglawong, Audrey April (ULaval), Kéven Chapdelaine, Marilyn Ferland, Colette Jourdan-Ionescu (UQTR), Marie Rancourt (coopérante), Michel Leclerc (retraité) et Julie Bergeron (Association pour l’intégration sociale de Québec, AISQ) ont discuté et témoigné de la résilience. 

Résumé

La résilience est la capacité à bien se développer sur le plan psychologique, malgré des événements déstabilisants, à surmonter les difficultés rencontrées de façon à envisager l’avenir d’un bon œil. Elle émerge dans l’adversité et se construit avec le soutien de l’entourage.

Jean-Philippe a franchi beaucoup d’obstacles avec la révision complète et la mise en ligne de sa formation musicale d’été auprès de jeunes ayant une déficience intellectuelle ou physique. Au fait des défis logistiques (temps de latence, maitrise de la technologie par les jeunes) et des attentes des parents, le projet a su offrir une expérience enrichissante aux apprenant·e·s qui développa leur autonomie. Ainsi, non seulement le projet offrait un soutien aux familles, il constituait également une innovation pour l’enseignement de la musique en ligne. 

Si la résilience semble naturelle chez une personne, c’est qu’elle croît dans l’interaction avec son entourage. Hélas, l’isolement en temps de pandémie obstruerait le développement de la résilience. C’est donc guidée notamment par les principes de la théorie de l’autodétermination que l’AISQ sur écoute a vu le jour. Cette ligne d’écoute, d’information et de soutien offre un support aux familles et propose des pistes pour se mettre en action face aux sentiments de surcharge qu’elles peuvent vivre. Elle aide notamment les personnes ayant une déficience intellectuelle et leur famille à surmonter l’isolement et les difficultés occasionnées par la pandémie.

Sur un plan plus personnel, Thatsana, étudiant international, se trouve loin de ses enfants qui habitent au Laos. En plus de faire face à des contraintes logistiques (fin de la bourse, non-accès à son matériel de recherche), le doctorant vit aussi une distance sociale avec autrui, dont celles reliées à l’usage d’une langue seconde et sa crainte à vivre de la discrimination (Asiatiques et Covid-19) n’aident pas. Heureusement, deux amis l’ont soutenu. D’une part, sensible à l’isolement, Marie s’est montrée plus présente pour Thatsana pendant le confinement de sorte à rendre la situation moins lourde pour lui. D’autre part, Michel Leclerc, coopérant et enseignant retraité, et feu sa femme laotienne accueillaient Thatsana dans leur maison. De ce rapprochement, Michel a apporté une couleur québécoise au langage de Thatsana et l’a rejoint dans une cause que ce dernier défend dans son pays natal : l’éducation des enfants autistes. Avec l’aide de ses deux tuteur·rice·s de résilience, Thatsana réussira à terminer sa scolarité pour aider les enfants autistes du Laos.

Kevin est atteint de la maladie schwannome. Fréquenter le gym et les cafés l’aidait à surmonter ses douleurs et à avancer dans son doctorat, mais la pandémie l’a forcé à changer ses routines. C’est donc par introspection et créativité qu’il s’est adapté aux nouvelles contraintes. De fait, il s’entraine à la maison, pratique la pleine conscience et accueille les petits plaisirs de la vie.

Pour Audrey, la pandémie l’a poussée à toujours s’adapter, ce qui est très enrichissant sur le plan professionnel et humain. Elle voit aussi cette capacité chez les élèves à qui elle apporte de l’aide, leurs parents et les enseignants. L’humain devient ainsi son propre outil de travail : nous sommes vecteurs de résilience.

Ce qui rejoint les résultats de recherche de Marilyn où elle identifie des facteurs clés de la résilience scolaire : l’humour, la créativité, l’instauration de routines, l’existence de milieux d’accueil et de partage, l’implication de la famille élargie des élèves, la présence d’animaux, etc. 

En outre, Colette est confrontée à l’augmentation constante des problèmes psychologiques liés à la pandémie actuelle. Pour aider les personnes plus fragiles, elle ajoute que plusieurs facteurs, dont l’humour, les routines, les sorties à l’extérieur, la créativité et la présence d’animaux de compagnie, contribuent à l’équilibre entre les facteurs de risque et de protection. Mais encore, l’humain, le relationnel, communications en ligne, téléphones, lettres même qui envoient du positif à notre entourage, doit être au centre de nos préoccupations éducatives et sociales en ces temps plus difficiles. 

Bande-annonce :

Alors que la version complète de la présentation est accessible uniquement aux membres, voici la bande-annonce de ce panel.